L'Adolescence clémentine
En m’ébattant je fais rondeaux en rime
Et en rimant bien souvent je m’enrime…
Ces premiers vers de la « Petite Epistre » que Clément Marot adresse au roi François Ier rappellent plaisamment la virtuosité langagière du poète quercynois, son goût pour les jongleries verbales et les tours de force poétiques souriants. Son premier recueil, L’Adolescence clémentine, dont la version complète paraît à Lyon en 1538, illustre mieux que tout autre cette aisance qui n’a d’égale que la légèreté du ton – ce que Boileau nommera joliment « l’élégant badinage » de Marot.
Mais Marot reste aussi, ne l’oublions pas, l’auteur de quelques-uns des principaux « tubes » de sa génération. Ses « chansons nouvelles » mises en musique par Sermisy et imprimées par Attaignant (premier imprimeur de musique français) inaugurent le succès retentissant de la « chanson parisienne », qui va dominer pour plusieurs décennies le paysage musical français. Le charme des vers de Marot n’est évidemment pas pour rien dans cette vogue, et L’Adolescence clémentine en porte témoignage.
Notre proposition articule :
– une conférence grand public qui présente la poésie de Marot en tant qu’expérimentation langagière virtuose (dans l’esprit des « Grands Rhétoriqueurs ») et ses chansons comme l’accomplissement d’un projet de mise en valeur de la poésie par la musique.
– un récital permettant d’entendre plusieurs de ces chansons dans une version réduite pour voix seule et luth, comme cela se pratiquait couramment au XVIe siècle.
Jean Vignes
Distribution
Esther Labourdette, soprano
Miguel Henry/Charles-Édouard Fantin, luth
Jean Vignes, conférencier