Maurice Scève et Pernette du Guillet en musique
Du début à la fin de la carrière de Maurice Scève (1501-1564), les preuves ne manquent pas de ce qu’il faut bien appeler sa passion pour la Musique, du moins de son puissant désir de musique. Jusqu’à quel point Scève était-il lui-même musicien en même temps que poète ? Jouait-il lui-même du luth ? Chantait-il à l’occasion ses épigrammes, au moins certaines d’entre elles ? Sept fragments de Délie, Object de plus haulte vertu (1544) ont été publiés dans des recueils collectifs musicaux, à Paris, puis à Lyon, ce qui atteste le succès, modeste mais non négligeable, de cette œuvre auprès des compositeurs du XVIe siècle. La poésie de Scève n’est pas seulement cette construction subtile et difficile, parfois énigmatique, qui nous intrigue et sollicite notre sagacité, notre goût du déchiffrement ; elle est aussi une matière sonore qu’une ou plusieurs voix peuvent porter, magnifier, pour en transmettre la vibration et l’émotion. Maillard, Certon, Villiers, Boyvin, Phinot l’ont bien compris, qui ont su tirer le meilleur des ressources sonores de ces textes, et leur prêter de délicates harmonies.
Nous présenterons ces chansons polyphoniques dans une version réduite pour voix seule et luth, et mettrons également à l’honneur Pernette du Guillet (1518-1545), élève et muse de Maurice Scève, dont plusieurs pièces ont été mises en musique en même temps que les premières pièces de Scève, avant même la parution, en 1545, des Rymes de gentile, et vertueuse dame D. Pernette Du Guillet Lyonnoise.
Jean Vignes
Distribution
Esther Labourdette, soprano
Miguel Henry/Victorien Disse, luth
Jean Vignes, conférencier